Accompagner la fin de vie
Qu'est-ce qu'une doula de fin de vie ?
La thanadoula est une professionnelle qui accompagne les personnes en fin de vie et leurs proches dans ce moment tant redouté qu’est la mort. Elle peut aussi accompagner tout type de deuil ou de renoncement.
Cette pratique, souvent présentée comme nouvelle, est en réalité bien plus ancienne qu’on ne pourrait le penser, puisque le terme « doula » - qui signifie « servante » en grec ancien - désignait, dans l’Antiquité, les femmes qui, fortes de leur expérience, apportaient leur soutien moral et pratique aux parturientes, ainsi qu’aux personnes en fin de vie. A cette époque, la naissance et la mort étaient encore des moments de transition qui se vivaient à la maison, au sein de la famille. Depuis lors, notre société a connu de profondes transformations dans le domaine médical, qui ont engendré une perte de familiarité avec ces grandes étapes de l’existence que sont l’accouchement et la mort. Cette dernière, en particulier, est aujourd’hui fortement médicalisée. La plupart des personnes ne meurent plus entourées de leur famille, mais de médecins et d’infirmières, souvent dans des chambres impersonnelles et sans âme.
Heureusement, ces dernières années, on observe l’apparition de nouvelles pratiques, notamment en ce qui concerne la fin de vie. La plupart des personnes concernées souhaitent effectivement se réapproprier ce moment de transition. C’est dans ce contexte que sont apparues les thanadoulas. Non seulement, celles-ci permettent aux patients de rester chez eux et de voir leurs souhaits ultimes respectés, mais elles leur apportent aussi ce qui leur manque le plus aujourd’hui : du temps !
Pourquoi faire appel à une thanadoula ?
Ce qui caractérise une thanadoula , c’est sa qualité de présence. Elle n'est pas tenue par le temps et n’a pas d’autre objectif à atteindre que de faciliter et d’éclairer les moments à traverser. Elle est plus dans l'être que dans le faire. Comme elle est indépendante et ne dépend pas d'une structure organisée, elle n'a pas de tâche administrative à accomplir ou de consignes à suivre, mis à part la charte éthique qu’elle a signée. Elle peut donc offrir un accompagnement totalement personnalisé à son client.
Passionnée par la vie, elle accompagne celle-ci jusqu’au bout.
Comment ça se déroule ?
La doula de fin de vie est contactée directement et un premier entretien a lieu pour faire connaissance et s’assurer que le courant passe bien entre elle et la personne qui demande à être accompagnée. A la suite de cette discussion initiale, les modalités d’accompagnement sont définies et s’engage alors le partenariat avec la personne en fin de vie, et/ou les proches, et/ou les endeuillés.
En quoi consiste son rôle ?
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La thanadoula est là avant tout pour soutenir et préparer la personne à la transition qu’elle s’apprête à vivre, pour échanger avec elle à propos de ses craintes et angoisses, l’aider à regarder avec plus d’apaisement ce qui se profile, dont la mort.
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Elle peut l’épauler dans la planification de ses dernières volontés et l’aider à définir les conditions de son départ (lieu, manière, limites, présences…), en faciliter la transmission, la faisabilité et le respect.
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Elle peut l’aider à dire ou écrire ce qu’elle aimerait encore partager avec ses proches.
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Elle peut servir d’intermédiaire afin d’aplanir des conflits familiaux.
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Elle lui offre la possibilité de partager, en toute intimité, sécurité et discrétion, et sans jugement aucun, ce qui la traverse, la questionne et l’agite dans ces phases-charnières.
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Elle lui permet non seulement d’oser la joie, la vie, le rire, la légèreté et la douceur jusqu’au bout, mais aussi de rester en lien et dans le partage avec son entourage.
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Elle accueille les grands écarts émotionnels qui habitent cette période, où tout se bouscule.
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En fonction de ses compétences propres, elle peut proposer un massage, une réflexologie, un exercice de relaxation, et/ou apporter un soutien pratique au quotidien (préparer un repas, faire une petite course, coiffer ou rafraîchir la personne).
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Elle peut assumer certaines démarches du quotidien (veiller à la bonne coordination des soignants, par exemple) ou plus ponctuelles (mettre en ordre des papiers importants, accompagner la réflexion quant aux directives anticipées, aider les proches à organiser les obsèques, etc.).
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En cas d’hospitalisation, tout comme au domicile, elle peut relayer les proches afin d’assurer une présence au chevet du mourant.
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Elle peut soutenir l’entourage dans son chemin de deuil, tant moralement que matériellement (démarches administratives, préparation des obsèques, etc.).
La thanadoula, qui est-elle ?
Qu'est-ce qui ne relève pas de sa mission ?
La thanadoula ne pratique pas d’acte médical et n’est pas habilitée à le faire. Elle ne prodigue pas non plus de soins palliatifs.
Elle ne se substitue aucunement aux équipes soignantes et ne peut accepter de les remplacer ou de faire une partie de leur travail.
Dans le cadre de sa mission, elle est soumise aux devoirs de discrétion, de confidentialité et de neutralité. Tout comme elle ne peut militer pour des opinions religieuses, philosophiques, politiques, de quelque obédience que ce soit.
Elle ne peut pas accepter de dons.
La thanadoula, qui est-elle ?
Le métier de thanadoula ne s’improvise pas. Aider les personnes en fin de vie (et/ou en deuil) et supporter les difficultés propres au métier nécessite une grande stabilité émotionnelle, une bienveillance, un grand sens de l’écoute, d’importantes capacités d’empathie, de compassion et d’adaptation. La thanadoula doit avoir suivi une formation spécifique et être certifiée pour pouvoir exercer ce métier, car elle accompagne des personnes qui traversent des moments essentiels et de grande fragilité, ce qui ne peut se faire à la légère. Comme elle a elle-même accompagné des proches en fin de vie, traversé des deuils et s'est questionnée sur son rapport à la mort, elle est en mesure de transmettre son expérience aux proches de la personne en fin de vie et peut leur proposer des outils afin qu'ils puissent se réapproprier ce moment de transition.
Les doulas de fin de vie existent depuis des dizaines d’années dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis, l’Angleterre, le Canada, l’Australie et le Mexique. En Belgique, la formation a été initiée en novembre 2022. Notre association accompagne actuellement des doulas belges formées par l’Institut Deuils – Doulas fin de vie.